Carnet de route

Bivouac Sommital au Carlit

Sortie :  Bivouac Sommital Pic du Carlit du 23/08/2023

Le 30/08/2023 par Boineau Élodie

Une sortie bivouac programmée de longue date par Elodie entre Mercredi 23 (1332 D+/157D-)et jeudi 24 Août (42 D+/1165 D-)

Nous devions nous retrouver à 6 « Bivouaqueurs », malheureusement les désistements de dernière minute ont laissé votre serviteur en charmante compagnie de Agathe et Elodie (OK, il y a pire ! je le reconnais).

Après un stop de covoiturage à St Jean de Verges (ça ne s’invente pas) pour récupérer Agathe, nous voilà parti pour Porté-Puymorens.

Tellement les discussions étaient prenantes que nous en ratâmes l’embranchement dans le village de Porté ….malgré un repérage fait 4 jours avant par Elodie.

Nous pensions être en semaine (si, si on était Mercredi), et pourtant le parking nous attendait avec 200 voitures d’Espagnols déjà présentes (je n’exagère pas !)

Après une fine étude de l’ensoleillement à notre retour (j’ai de suite senti le potentiel de l’équipe), nous stationnons pour prendre la pause déjeuner avant le départ. Comme toute bonne auberge espagnole (c’était le cas de le dire avec ceux qui nous entouraient), nous aurions pu passer l’après-midi à manger. Ce n’était point l’objectif.

Nous voilà donc partis avec nos sacs à dos bien chargés sous un soleil radieux à travers les magnifiques pins et sapins des Pyrénées Orientales.

Après 30 min de marche, nous avons atteint l’Etang de Font Vive où de nombreux Espagnols arrêtent leur randonnées.

Ouf, on commence à respirer la « Vraie» randonnée entre montée dans les bois et traverses à flanc qui nous permettent d’atteindre la cabane de Coma Joan puis la cabane (sans nom) au Pied de l’Etang du Lanoux où nous fîmes le plein d’eau à la source.

Un fruit et quelques agréments nutritionnels supplémentaires nous voilà repartis, le soleil se voilait à travers les nuages.

On laisse l’étang du Lanoux sur notre gauche pour bifurquer vers le Pic Carlit qui s’élevait devant nous au loin.

Le poids du sac à dos me faisait penser que nous n’allions pas bivouaquer au sommet ce soir, et au fur et à mesure de la montée, la météo commençait à me donner raison quand les premières gouttes nous ont incité à mettre les capotes (des sacs à dos, ca ne s’invente pas non, plus !).

Quelques minutes plus tard, arrivés au bord du Lac dels Forats, la pluie se montra plus généreuse et d’un seul coup j’ai eu personnellement moins de fatigue  pour trouver où s’abriter…. Nous avions imaginé dans nos rêves les plus fous se baigner dans le lac pour nous rafraichir avant d’attaquer la dernière montée, c’est bien le lac qui était en train de nous tomber dessus !!!!

Elodie connaissait bien le coin et nous guida vers l’Orry au pied de la dernière montée, l’orage commençait à faire entendre le premier grondement.

Plus nous approchions de l’Orry, et plus nous comprenons qu’il était déjà équipé d’un TARP, les solutions de replis étaient minces mais à force de se rapprocher, nous avons vu dépasser un bras du TARP nous faisant signe de venir s’abriter. Ouff !!

Thomas et Magdalena, un jeune couple thèque, avait été plus préparatifs que nous et avaient anticipé l’orage. 

Après un rapide tour de table chez nous qui parle le Tchèque? Elodie et Agathe : très peu et moi encore moins.

On décida de les remercier en Anglais et Espagnols version Couserans, c’est passé crème.

Dans la conversation, Thomas et Magdalena nous expliquent partir juste après l’orage, je me voyais déjà monter la tente sur leur emplacement bien au sec …. C’était sans connaitre la détermination de Elodie !!

Après 1h, les bruits assourdissants de l’orage se sont montrés plus éparses et la pluie absente, il était 17h.

Devant nous s’élevait « la cheminée » de la dernière montée, la fraicheur de l’orage nous avait obligé à nous couvrir et nous étions bien au chaud sous nos équipements.

Je tente une proposition : on dort ici ? je n’ai pas eu le temps de finir ma phrase que Elodie avait déjà son sac à dos sur les épaules prête à repartir et Agathe de rajouter « si on dort là, on va devoir monter 2 fois….. pour aller voir le coucher de soleil et refaire le lever demain matin »

J’ai bien compris que je ne faisais pas l’unanimité, il ne me restait plus qu’à m’équiper pour attaquer les 440m de D+ sur le dernier kilomètre (et pas 2 kilomètres !!) soit une pente à 44% si je ne me trompe pas ou à 23.36° pour les matheux.

Nous remercions Thomas et Magdalena en leur offrant des parts de notre croustade du soir (ce qui m’allégea d’au moins 1kg !!)

Elodie est partie devant et je me suis calé derrière Agathe qui rapidement me laissa une vingtaine de mètres derrière. Malgré ça, en moins d’1 heure les 440 mètres ont été avalés et nous avons pur profiter de la belles vues des 12 lacs de la vallée des bouillouses.

Fier de nous, nous nous félicitons de cette montée mais rapidement, nous décidons de monter les tentes dans l’Orry sommital.

Après un nettoyage de l’Orry et un aménagement, nos 2 tentes y contenaient sans problèmes.

Nous étions prêt pour déguster les trois bières de 33cl et prendre l’apéro devant le magnifique coucher de soleil…. Ben, il s’est un peu fait petit, vu qu’il s’est couché derrière l’orage.

Cette petite désillusion ne nous a pas empêché de déguster une excellente raclette autour de la lumière des bougies qui faisaient cuire notre fromage (avec un bon vin rouge bien sur monté par Agathe).

Le repas se termina avec le reste de croustade qu’il nous restait (et il en restait encore).

On se couchait vers 23h…. enfin au frais après trois nuits de canicule dans la vallée.

La nuit fut ventée mais les bouchons d’oreilles m’ont permis d’apprécier cette première vraie nuit.

Quand j’ai ouvert un œil, Agathe et Elodie étaient déjà à pied d’œuvre pour prendre les photos du lever de soleil. Mais elle ne sont jamais fatiguées ?

Déjà une dizaine de marcheurs étaient montés coté Bouillouses pour admirer la beauté du lever de soleil.

J’ai rejoint les filles pour admirer pendant près d’une heure ce magnifique spectacle du lever de soleil sur les Etangs des Bouillouses.

Après ça nous avons partagé, un excellent petit déjeuner agrémenté des cookies d’Agathe et de la confiture maison d’Elodie.

Une fois le bivouac rangé nous avons quitté notre lieu de repos à 9h pour reprendre la descente vers les voitures.

Les 440 m de descente furent pour ma part un plaisir dans le pierrier, les pierres se dérobaient sous les pieds et permettait une descente rapide et beaucoup moins fatiguante que je l’imaginais. En 25 min, elle était digérée et nous étions revenu à l’Orry de Thomas et Magdalena qui avaient bien quitté les lieux.

Les rayons de soleil commençaient à nous caresser les épaules, je n’ai pas senti venir la motivation féminine à aller se rafraîchir à travers un bain improvisé…….

Nous voilà redescendu à l’Etang du Lanoux en croisant quelques randonneurs qui nous demandaient si c’était encore loin.

Derrière le barrage, le ruisseau de l’étang forme quelques cascades avec de belles vasques, et voilà qu’un « stop » de randonnée se produit. Que je pensais improvisé, qui en fait était comploté !!.

En quelques minutes Elodie et Agathe se sont retrouvées en maillot de bain pour plonger dans une eau à une température que votre serviteur n’y mettra pas les pieds !!!

Le soleil fit sécher tout ce beau monde en quelques minutes et nous voilà repartis par un autre chemin que l’aller pour rejoindre notre voiture.

Notre voiture nous attendait, bien à l’ombre (Attention, ca cogite au CAF sur les ensoleillements de retour de rando !) et après un bain dans le ruisseau pour nous rafraichir (ce n’était pas la même température qu’en haut..) nous avons pris la route vers le restaurant qu’avait réservé Elodie à Porté Puymorens: le Castel Isard.

Frédéric et Valérie nous ont chaleureusement accueilli et j’ai eu l’agréable surprise de me voir offrir le restaurant par Agathe et Elodie…. Je sais que ça ne se fait pas , mais elles ont lourdement insisté.

Après avoir déposé Agathe, nous sommes rentrés sur St Girons où les températures nous faisaient regretter notre bivouac de la veille.

 Laurent G.